Notre modèle de société, c'est un peu comme le jeu du Jenga grandeur nature. Si nous continuons à jouer, notre tour va inévitablement s'effondrer.
Quand on y réfléchit, notre modèle de société, c'est un peu comme le jeu du Jenga grandeur nature. Le but est de récupérer les briques du dessous pour faire grandir la tour, et le tout sans la faire tomber.
Dans le cas de notre société, c'est pareil, nous récupérons les ressources de notre sous-sol pour faire croître notre économie, et le tout sans la faire s'effondrer.
En ce qui concerne les risques, c'est globalement comparable. Dans le jeu, à chaque fois que nous récupérons des briques, nous déstabilisons toujours un peu plus notre tour. Plus le jeu avance, plus la tour est sensible à la moindre perturbation. Une vibration, un petit geste maladroit, un petit coup de vent, et tout s'effondre.
Nous pouvons dire que c'est exactement pareil pour notre système, plus nous extrayons les ressources non-renouvelables et plus nous le fragilisons, mais nous amplifions aussi les fluctuations. Jusqu'au moment où tout va s'effondrer, et en voyant la vitesse à laquelle le vivant disparaît, nous en sommes plus très loin.
"Oui, mais notre économie doit croître sinon elle va s'effondrer et nous allons revenir au Moyen Âge". Si vous avez déjà joué au Jenga, vous savez que la tour finit toujours par s'effondrer.
Les règles de notre système sont subjectives, nous avons simplement choisi de les accepter, tout comme nous acceptons les règles d'un jeu. Nous pouvons très bien refuser de continuer d'y jouer ou de le changer.
Par exemple, je vous propose qu'au lieu d'essayer de faire grandir cette tour tout en se coupant l'herbe sous le pied, nous en construisions une beaucoup plus robuste, qui permet de résister aux fluctuations. Alors oui, elle ne grandira plus, mais de toute façon, il y a un nombre limité de briques, elle aurait bien fini par stagner.
Pour comprendre comment construire cette nouvelle tour, je vous invite à aller écouter les cours de la plateforme SATOR, avec notamment Arthur Keller et Olivier Hamant comme professeurs.